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24 heures du mans - Page 12

  • BERLINETTE ALPINE ET BMW 320 POUR MAÎTRE HERVÉ POULAIN

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    Salué par la presse pour son association d'artistes contemporains à la décoration de machines de course engagées aux 24 Heures du Mans, Maître Hervé Poulain, le commissaire priseur le plus rapide du monde, ne dédaigna pas de s'engager en course de côte et en rallye, notamment dans l'Ouest de la France.

    Ce fut le plus souvent au volant de Renault que les pilotes et spectateurs de l'Ouest eurent l'occasion de suivre les performances du gentleman driver Hervé Poulain. En 1977, il pilotait une Berlinette groupe 5 très affutée.

    La photo ci-dessus réalisée à l'Armor dans des conditions météo détestables illustre le sens de l'attaque du pilote. Un gros appui malgré l'adhérence précaire. Ce week-end là, Hervé Poulain ne vit pas l'arrivée de la dernière spéciale. Mais il obtint sa revanche sur d'autres sites. En coures de côte, l'engagement d'Hervé Poulain au volant de sa Berlinette groupe 5 annonçait la présence d'un candidat redoutable pour la victoire de groupe et de précieux points ramenés à l'Écurie Bretagne dans le cadre du fameux Challenge Paul Jamin.

    Victoire au Mans

    Outre la joie de piloter une Berlinette 1800, Hervé Poulain connut une autre satisfaction intense durant la saison 1977. Il remporta en effet la classe 2 litres en catégorie IMSA aux 24 Heures du Mans.

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     Il n'y pilotait pas sa Berlinette Alpine mais une BMW 320 groupe 5 peinte par Roy Lichtenstein. Maître Hervé Poulain explique les thèmes de la décoration de cette voiture dans son excellent ouvrage « Le marteau et son maître » paru chez Plon en 2010 : « sur les portières, un lever et un coucher de soleil correspondaient à l'aura de la course ainsi qu'au cycle de 24 heures, et, en bas de caisse, une ligne jaune discontinue défilait vertigineusement devant un paysage déformé par la vitesse. Les points points d'un bleu acide accentuaient les contrastes des couleurs ... »

    De bien belles voitures entre les mains d'un pilote qui a démontré que gentleman driver signifie certes pilote qui exerce une autre activité que le sport automobile, mais en aucun cas concurrent moins rapide ou moins sérieux que les autres !

    QUELQUES LIENS A SUIVRE :

    La BMW Stella initiée par Hervé Poulain

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/10/22/la-bmw-stella-aux-24-heures-du-mans.html

    Un souvenir personnel d'une course de côte où Hervé Poulain remporta le groupe 5

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/11/17/course-de-cote-de-neuvy-le-roy-un-bon-souvenir.html

    Thierry Le Bras 

  • MICHEL FERTÉ : UN PILOTE DE L OUEST

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    Le pilote falaisien a couru au plus haut niveau. Il aurait pu aller en Formule 1 si le destin lui avait donné un petit coup de pouce. Il est aussi venu se frotter aux rallymen de l’Ouest au Rallye de la Côte Fleurie.

    Au Mans 1989 (cf. la photo ci-dessus), Michel Ferté était associé à son frère Alain et à Eliseo Salazar sur la Jaguar XJR9 numéro 4. Ils figuraient parmi les prétendants à la victoire. Michel, Alain et Eliseo finiront à la 8ème place. La course mancelle est pleine d’imprévus et cette année-là, ce seront les Mercedes qui l’emporteront.
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    Sept ans plus tôt, en 1982, certains pilotes amateurs de l’Ouest avaient eu l’occasion d’en découdre avec Michel Ferté. C’était au Rallye de la Côte Fleurie. Michel avait 23 ans. Il sortait d’une saison en production avec une Ford Escort 2000 RS (contrat obtenu en s’imposant au Volant Marlboro) et s’apprêtait à entamer une saison de F3 au terme de laquelle il terminerait vice-champion de France après avoir gagné 3 courses. A Deauville en février 1982, Michel, originaire de Falaise dans le Calvados, osa sortir de sa discipline d’origine, le circuit, pour venir se frotter à ceux du rallye. Il avait loué une R5 Turbo et réalisa un joli début de course jusqu’à son abandon .Une expérience qu’apprécieront tous ceux qui aiment les pilotes éclectiques et se souviennent du temps où les Jim Clark et Lucien Bianchi qui couraient en F1 s’engageaient aussi parfois en rallye.

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    Dans son album F 3000, Jean Graton intègre Michel Ferté au Team Vaillante. Il y fait équipe avec Fabien Giroix et Jean-Denis Deletraz et espère, comme ses coéquipiers, succéder à Michel Vaillant en Formule 1. Dans la vraie vie, Michel Ferté a bien piloté en F 3000. Il fut deux fois champion de France et 5ème du championnat intercontinental de la discipline. Il a également effectué des essais pour Ligier.

    « Michel Ferté, c’était le plus grand pilote du monde, m’assurera un journaliste de l’Ouest au printemps 2003. Dommage qu’il n’ait pas eu l’occasion d’avoir une bonne F1. » Je ne sais pas si Michel aurait battu Ayrton Senna et Nigel Mansell au freinage au bout d’une ligne droite parcourue roues contre roues, mais on aurait effectivement aimé le voir dans le cockpit d’une bonne F1. Je suis fermement convaincu qu’il le méritait. Bien qu’il n’ait pas disputé de Grands-Prix de Formule 1, Michel a brillé dans d’autres disciplines et piloté des voitures extraordinaires telles que la Porsche 962, le proto Jaguar, la Ferrari 333 SP, la Ferrari F40… Il a donné du plaisir à ses supporters et en a sûrement éprouvé beaucoup derrière le volant.

    QUELQUES LIENS A SUIVRE :

    Une participation tumultueuse au Rallye de la Côte Fleurie

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2008/04/17/premier-rallye-en-golf-gti.html

     

    D’autres histoires de 24 Heures du Mans

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2010/06/06/belles-de-course-les-porsche-917.html

     

    Thierry Le Bras

  • DES AMATEURS BRETONS AU MANS

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    Pour tout passionné de sport automobile, les 24 Heures du Mans représentent un mythe absolu. Comme le Rallye de Monte-Carlo, comme le Grand-Prix de Monaco, comme les 500 miles d’Indianapolis.

    Depuis les années 90, le sport automobile a beaucoup évolué. Il s’est professionnalisé. Il est devenu plus coûteux. Les pilotes sont de plus en plus spécialisés. L’accès des grandes épreuves est de plus en plus fermé aux amateurs, à commencer par les 24 Heures du Mans. Comment des amateurs seraient-ils acceptés au départ quand un équipage comme celui formé par Jean Alesi et Giancarlo Fisichella, tous deux vainqueurs de GP en F1, engagés sur une Ferrari LMGT2 en 2010, fut longtemps incertain car il ne figurait que sur le liste des suppléants ?

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    Durant les années 60, 70, 80 et 90, plusieurs équipages d’authentiques gentlemen drivers se comportèrent pourtant fort honorablement dans la classique mancelle. A titre d’exemple, le Trinitain Dédé Segolen, le Lorientais Jean-Yves Gadal et le Brestois Maurice Ouvière remportèrent la catégorie GT au Mans 1976. Objectivement, personne n’aurait parié un Franc (nous étions encore loin du passage à l’euro) sur leurs chances de victoire en groupe 4. Non en raison des qualités de pilotes des Bretons, mais tout simplement parce qu’ils pilotaient une Carrera RSR atmosphérique (N° 71) et que de nombreuses 934 Turbo développant 600 chevaux et capables d’atteindre 300 kilomètres/heure dans les Hunaudières étaient engagées. Parmi les pilotes de ces monstres récemment homologués en groupe 4 figuraient quelques pointures comme Didier Pironi, Bob Wollek, Jean-Claude Andruet, Dominique Fornage et Claude Haldi pour ne citer qu’eux. Alors, les chances de la « petite » Carrera RSR des Bretons paraissaient bien minces. L’auto n’était en réalité qu’une groupe 3 avec laquelle Maurice Ouvière courait régulièrement en côte et en rallye. Il aurait d’ailleurs remporté le scratch au Rallye d’Armor avec cette voiture quelques semaines plus tôt sans une pénalité récoltée sur le secteur routier. Comment trois amateurs pourraient-ils imaginer courir Le Mans aujourd’hui avec une voiture de rallye et de course de côte ? Totalement impensable. Et c’est bien dommage. Ces amateurs dont l’assistance était assurée par une bande de copains aussi dévoués qu’efficaces (avec notamment Jo Busnel et Jean-Claude Lorendel que tous les passionnés de la région ont connu) étaient en piste pour l’exploit Moins rapide au tour que les 934 Turbo, la « petite » Porsche à moteur atmosphérique tourne comme une horloge. Ce n’est pas le cas des nouveaux modèles à moteurs turbocompressés. Embrayages, amortisseurs, turbos, tringlerie d’accélérateur, autres soucis mécaniques se succèdent et leur font perdre un temps considérable au stand. Pendant ce temps, la N° 71 poursuit son challenge de régularité sans le moindre souci. L’incroyable se produit. Elle passe en tête de sa catégorie devant les voitures engagées par des teams comme Kremer ou Haldi et à 16 heures le dimanche après-midi, ce sera elle qui l’emportera en GT.

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    La même année, Joël Laplacette, le speaker-pilote bien connu dans l’Ouest, est associé à Leroux et Bourdillat sur une autre Porsche Carrera atmosphérique. Ils franchiront la ligne d’arrivée en 17ème position. Eux- aussi sont d’authentiques amateurs. Laplacette et Leroux pilotent souvent la Carrera qu’ils ont engagée en course de côte.

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    De nombreux autres gentlemen drivers bretons ont réalisé de belles performances au Mans. En 1980, Guérin s’engage sur une BMW M1 avec le Vendéen Frédéric Alliot. Ce dernier se montrait satisfait de sa monture après les premiers essais du mercredi. « Une vraie bicyclette sur la piste mouillée. Le moteur est très progressif. Un précieux allié. Bien plus plaisant de piloter ce type d’auto qu’une Porsche Turbo. Nous avons vraiment entre les mains une bête de course. » Une touchette le dimanche matin privera l’équipage de tout espoir de bien figurer. Dommage. Mais les gentlemen drivers de l’Ouest avaient montré qu’ils méritaient leur place dans le grand bain – grand bain, des termes en adéquation parfaite avec les conditions météorologiques dans lesquelles se courut l’épreuve cette année-là.

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    A cette époque, tous les jeune pilotes rêvaient d’être un jour au départ des 24 Heures. Je partageais cette réflexion avec Pierre-Yves Prié il n’y a pas si longtemps en évoquant nos souvenirs de courses de côtes et de rallyes. Mais les temps ont changé comme je l’ai écrit plus haut. La meilleure chance pour des amateurs de piloter sur le grand circuit aujourd’hui, c’est sans doute de participer au Mans Classic. Éventuellement avec une voiture modeste. Cette 4cv photographiée à l’entrée du parc fermé en 2004 circule régulièrement dans les rues de Saint-Malo le dimanche matin…

    Vous aimez l’atmosphère magique des 24 Heures du Mans ? Alors je vous invite à surfer sur les archives des mois de juin 2009 et juin 2010 sur ce blog. Vous y trouverez des notes sur les 24 Heures et des liens vers des temps forts de cette belle épreuve.

    Thierry Le Bras